Fig. 1. Huitzilopchtli : dieu de la guerre et du soleil - fils de Coatlicue, déesse de la Terre (de la Fertilité) et de Tonatiuh, dieu Soleil jeune ; il était né tout armé et représentait les valeurs guerrières - protecteur de l'Empire aztèque qu'il a conduit au cours des migrations.
Fig. 2. Le culte de Vitzliputzli imaginé par les Européens du XVIIe siècle (Manesson-Mallet, 1683). Et voir en bas de page un extrait de la couverture du livre de De Bry (1594). Dans la culture allemande du XIXe siècle, des personnages diaboliques, de nom et d'habitudes connus ont été exposés, publiés, mis en scène. Leurs expositions s'ouvrent devant le public de l’époque avec une hiérarchie stricte, des sphères d'influence strictement définies et peuplé de furies et de démons presque exclusivement masculins. Dans le lexique des démons du XIXe siècle, le dieu aztèque de la guerre et du soleil Huitzilopochtli/Uitzilopochtli, un subordonné à Mephistophélès, est cité sous sous différents noms : Vicilipuzli/Virilipuzli, Vietzliebutzlie, Virzlipurzli, Vitzliputzli, Vitzliputzly, Vitzlyputzli, Vizlebuzle, Vizlipuzli,Ficzlébuczli, Fietzelpuzel, Fitzlibutzli… Le nom de Vitzliputzli est à nouveau apparu avec le poème épique du célèbre écrivain Heinrich Heine (1797-1856), nommé Vitzliputzli, en 133 strophes, formé de 2415 mots en 526 vers, publié en 1851 à Hambourg. Pourtant, ce poème paru dans Romanzero, son ultime grand recueil de poèmes a été écrit en allemand à Paris, où il décède en 1856 et est enterré au cimetière de Montmartre. En effet, Heine s’était installé à Paris en 1831, et s’y marie en 1841, Ce recueil s’inscrit dans la période Vormärz (et Jeune Allemagne) de l’histoire culturelle nationale des pays de langue allemande (1815-1848). Cependant, dans la hiérarchie des diables du théâtre de marionnettes, Fitzliputzli-Fitzebutze ne représente qu’un petit diable, pas plus grand qu’un petit coq de bruyère ; il est « aussi rapide que l'oiseau en l'air » ou « qu’une balle qui sort du canon ». Les similitudes phonétiques avec fitzeln : tresser avec de petits fils, faire un travail minutieux, et avec Putzel : bambin et putzig : mignon, drôle, ont conduit les marionnettistes à le dessiner comme un diablotin facétieux. Ainsi, sous des noms différents apparaissaient le bon et le mauvais génie. Au XXe siècle, c’est le diablotin facétieux que a conquis l’usage populaire et surtout par les enfants. C’est que l'homme dès son enfance veut juste rire de ce qui l’effraye.
Fig. 3. Couverture du livre Fitzebutze de Dehmel. Même sans avoir été un grand succès commercial, le personnage Fitzli-Putzli est connu des enfants jusque dans les années 1970. Il s’ajoutait à deux best-sellers : le fameux livre pour enfants Struwwelpeter de Heinrich Hoffmann, édité en 1844, et Max und Moritz : Eine Bubengeschichte in sieben Streichen de Wilhelm Busch, paru 1865. ![]() Sous le titre Professor Vitzliputzli, le Karl-May-Verlag, fondé par la veuve de l’auteur en 1913, a édité en 1955 un volume contient des histoires humoristiques et courtes de la première période créative de May (1842-1912), consacré à l'étude des Amérindiens, notamment aux souvenirs d'un épisode de la vie d'Old Shatterhand. Il était devenu un auteur extrêmement populaire, notamment en France et aux USA, et reste l'un des écrivains de langue allemande les plus lus. Comme mon père, j’ai lu ses livres durant mon adolescence. En 1968, une exposition de cartes de tarot français avec Vitzliputzli a eu lieu au Musée allemand des jeu de cartes de Bielfeld (Stark, 2000). Fig. 4. À droite : l'affiche de l'exposition ; à gauche : édition d'un timbre à l'occasion de cette exposition. En 2000, le Musée national Schiller et les Archives de la littérature allemande ont organisé une exposition " Fitzebutze ": 100 ans de livres modernes pour enfants" dans la salle Humboldt des Archives de la littérature allemande. ![]() Fitzli-Putzli 2Mon père avait l’habitude de me prendre sur ses épaules pour des cavalcades à travers l’appartement ; avec sa règle à la main, il me tapotait de temps en temps discrètement les fesses et le dos arguant que c’était le Fitzli-Putzli. J’ai fait de même avec mes enfants et quand nous avons acheté notre premier voilier en 1969, les enfants ont décrété qu’il s’appellerait Fitzli-Putzli. Fig. 4. Ci-contre, le Fitzli-Putzli 2, un Superchallenger construit et acheté en 1975 et qui vient de passer la période covid en refonte complète dans un chantier naval par l'expert maritime Marc Emig ! Et plus sur nos "Fitzli-Putzli"... Références et liens...
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