Paris, le 17 août 2007

Marc Emig « Super dur pour moi… »

    Cette 3e étape aura été dure pour Marc Emig. 30e de cette manche, le skipper marseillais a en effet loupé le coche et figure désormais à la 28e place du classement général de cette Solitaire Afflelou le Figaro, à plus de 7h du leader. De quoi nourrir une forte envie de se racheter à l’occasion de la dernière étape. Pour l’heure, Marco revient sur sa course et sur la traversée dantesque du golfe de Gascogne.

« C’a été une étape super dure pour moi. J’ai eu une première déception avec le rappel du comité de course lors du premier départ après une dizaine de milles. J’étais 2e d’un groupe de 5 bateaux qui avait pris 4 milles d’avance sur le reste de la flotte ! J’étais donc super bien parti et ce rappel, c’est un peu dur à avaler. Avant le deuxième départ, j’ai pris de plein fouet un bateau au mouillage alors que j’étais dans la cabine, à l’ordinateur, sous pilote… j’avais sous-estimé la force du courant qui me ramenait vers lui. Ca m’a fait un trou assez conséquent à l’avant du bateau mais on pouvait continuer l’étape malgré tout. Le deuxième départ a ensuite été moyen mais je suis revenu sur le paquet de tête à la bouée de dégagement. Je navigue proprement avec un passage du raz blanchard où je n’ai pas besoin de mouiller par rapport à beaucoup de concurrents. On est un groupe de 10 bateaux à s’en aller, on creuse l’écart mais trop à l’ouest et les autres reviennent par la terre et je reperds 10 places. J’étais super déçu. Après la bouée BXA au large de la Gironde, on a eu de la pétole et les gars devant moi ont redémarré avant moi et j’ai perdu une dizaine de milles sur la tête de course. Rien ne passait…. »

Marc (n°30) avec un autre marseillais (Jean-Paul Mouren n°13)
Photos © Marmara-Vialeron/Le Figaro

    Après une première partie de course où tout était encore possible, Marc Emig affronta ensuite la depression dans le golfe de Gascogne :  « On s’attendait à se prendre une cartouche et on l’a eu. C’est ma pire expérience en mer. J’ai rencontré des creux de 6-7 mètres avec des déferlantes impressionantes, jusqu’à 45 nœuds de vent. La table sur laquelle repose mon ordinateur s’est même brisée à cause des chocs ! J’ai essayé plusieurs fois de barrer mais même accroché, je me faisais éjecter par les vagues. Le bateau était complètement couché à tel point que j’avais les pieds parfois dans le vide donc j’ai pris peur et je suis rentré dans le bateau. Le pilote automatique barrait mieux que moi dans ces conditions. On n’avait aucune info de la course et ça m’a un peu déconcentré. J’ai poursuivi au large à l’ouest, puis j’ai fait l’erreur de faire un bord au sud est qui m’a été fatal alors qu’il aurait fallu poursuivre à l’ouest. J’ai touché la bascule trop tard… J’ai parfois du mal à avoir confiance en mes choix, ce qui fait que je ne les mène pas jusqu’au bout et on voit le résultat. Maintenant, il reste une étape que je vais préparer avec la même volonté de gagner que les autres. J’ai envie d’effacer cette contre performance générale depuis mon début de Solitaire donc j’ai très envie de repartir. Je ne peux pas rester là-dessus. »

Départ de cette dernière étape La Corogne - Les Sables d’Olonne (355 milles), dimanche à 15h.

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