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La Solitaire : Etape 1   Caen – Crosshaven - 415 milles

 

Mardi 31 juillet

    Pendant que le Figaro mené par le préparateur quittait le port de Caen vers le sas d'Ouistreham, sous une caméra du JT A2 de 13h, Marc faisait une courte "grasse matinée".

Changement dans le parcours par suppression de 3 marques de parcours : les bouées des Shambles et le feu de Seven Stone.

    Un départ légèrement retardé - coup canon à 15h20 - sous grand soleil, dix nœuds de vent de Nord et mer plate. Dès le départ, Robert Nagy (Theolia) et Fred Duthil (Distinxion) prenaient le meilleur départ et se disputaient le leadership lors des premiers milles de ce parcours... accompagnés de Nicolas Troussel, Eric Drouglazet, Ronan Treussart, Marc Emig (A.ST Group, n°voile 30) et Gérald Véniard - photo ci-contre >.

Au passage de bouée Radio-France, Marc est 4e (photo ci-dessous) et engrange 7 points (seuls les 10 premiers sont classés).

1 7 Duthil Frédéric Distinxion 10
2 5 Troussel Nicolas Financo 9
3 26 Nagy Robert Théolia 8
4 30 Emig Marc A.ST Groupe 7
5 4 Veniard Gérald Scutum 6

    Cap sur la bouée Norfolk qui oblige les solitaires à longer la côte est du Cotentin avant de s’attaquer à la traversée de Manche. Le vent d'une quinzaine de nœuds va permettre une bonne progression, mais côté anglais du Channel la météo s’annonce toujours tordue.
    À 19h37, sous spi à neuf de noeuds de moyenne, Gérald Véniard (Scutum) est le premier à passer à tribord la marque cardinale de Norfolk, suivi dans son sillage de Fred Duthil, Michel Desjoyeaux, Nicolas Bérenger et Marc Emig (A.ST Groupe).

Photos La Solitaire (Marmara-Vialeron/Le Figaro)

 

Mercredi 1 août

    Sous spi éclairé par la lune, le rail des cargos est rapidement traversé (vent de nord-est, 6,5 nœuds de moyenne). Mais ce matin tôt, le passage de la marque de Fairway, près de Needles dans le sud-ouest de l’Ile de Wight, a causé quelques dégâts dans le classement, Marc parmi beaucoup d'autres y a perdu bien des places, sous vent mollissant et courants contraires, car pour l’atterrissage sur Cowes où il ne fallait pas se retrouver à louvoyer face au courant ! Et la journée ne s'annonce pas facile, trois tendances s'affirme pour longer la côte de Cornouailles - celle choisi par Marc au centre de la flotte semble lui permettre de remonter vers les premiers, en tout de cas de réduire la distance à défaut de celle de la place [écouter la vacation 2].

    La rotation du vent vers le W-NW et son renforcement devraient se produire en fin de nuit, et ces conditions pourraient être propices à un regroupement avec un nouveau "départ" dans la tête de la course. Réponse demain matin .

Jeudi 2 août : la route des phares !

    Le phare de Start Point (Sud Devon) tel que Marc l'aura vu cette nuit, construit en 1836 sur un des caps les plus exposés d'Angleterre.

    Et tôt au tout petit matin, c'est le phare d'Eddystone, à 14 milles au large, qui voit passer un groupe de tête, avec 16 figaristes dont Marc, qui ont pris une avance de plus de 6 milles sur les suivants. La nuit a bien rebattu le classement et Marc a bien négocié son parcours pour revenir dans le groupe de tête.

    Le phare actuel d'Eddystone, datant de 1882, est le cinquième érigé sur un groupe de récifs, le premier en 1698. Merveilles d'ingéniosité, ils sont classés parmi les plus fameux phares au monde. Sur la photo (en face), on aperçoit les ruines du phare précédent (1759), visible sur l'image du 19e Siècle.

    Marc Emig (A.ST Group), à 4h ce matin :
«
J’ai le bonnet depuis hier soir ! Il fait frisquet. En ce moment, j’en profite pour dormir. Depuis le début de course, j’ai fait le yoyo, mais je me suis battu pour revenir. J’espère que je ne vais pas reprendre un coup d’élastique du mauvais côté ! Maintenant, on va attaquer la partie au près. Ce sera un peu plus viril, avec une quinzaine de nœuds. Le moral est revenu, et tout va bien à bord, le bateau va super bien.»

    En ce début de matinée, louvoyage dans un flux d’ouest-nord-ouest de 10 à 15 nœuds, face au phare du Cap Lizard (ci-dessous), situé en Cornouailles, le point le plus au Sud de la Grande-Bretagne et aussi la marque d'arrivée pour les records de la traversée à la voile de l'Océan Atlantique Nord.
    Marc peut espérer entamer la traversée de la Mer Celtique au milieu des 16 premiers qui se tiennent en 4 milles. Mais ce sera beaucoup plus difficile pour tous les autres, qui accusent au minimum 11 milles de retard à partir de la 17e place. Nouveau changement à midi, la flotte a fondu sur le groupe de tête, et désormais, 46 bateaux sur 49 se tiennent en 9 milles et les 20 premiers en 3 milles, autant dire presque rien!

    Alors Marc a commencé à prendre une option par l'Ouest pour chercher le SW frais annoncé, avant d'y renoncer... et revenir dans le paquet ! [écouter la vacation 3]. Le pourquoi : la rotation du vent est d'abord passé par le NW et alors toute la flotte est passée "au-dessus", pas d'autre solution que de virer et cela fait plus de 6 milles de retard et une place de 43e. Le SW n'arrivera que quelques heures plus tard, beaucoup trop tard. Il ne reste plus qu'à limiter le retard - Marc n'est pas seul, Gildas Morvan, entre d'autres, l'accompagne dans cette galère!

    Marc Emig (A.ST Group) à 15h50
Là, on a de la pression avec beaucoup de droite, donc pas question de virer maintenant. Ca devrait tourner à l’ouest sud-ouest d’ici la fin de la journée. Apparemment, le passage au sud-ouest sera assez rapide. Il y aura peut-être une petite molle à l’approche de la dorsale mais il devrait y avoir de l’air quand même. En ce moment, ça remue pas mal. J’ai 19 nœuds de vent. J’essaie de me faire à manger mais avec beaucoup de gite et la bouilloire qui n’arrête pas de faire gling gling, ce n’est pas facile.»

    À 150 milles de Crosshaven, l'arrivée est envisagée dès demain midi.

Vendredi 3 août

    La course de vitesse est lancée. Au pointage de 4h00, Marc, comme les autres solitaires, naviguait bâbord amure, à plus de 8 nœuds de moyenne, sous génois dans un flux de sud-ouest de 15 à 17 nœuds. La vitesse ne va cesser de s’accélérer à mesure du renforcement du vent (20 à 25 nœuds) et le spinnaker a été envoyé vers 8h. Les vitesses instantanées atteignent les 10 nœuds.

    Le rendez-vous sur la ligne avec Marc était à 12h 14m 40s (heure française), soit 1h 04m 45s après le premier [lire la com 5].

à suivre...

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